L’intérêt d’un vin produit en monocépage prend de l’ampleur dès lors qu’il s’ouvre sur une révélation. C’est le cas d’une nouvelle cuvée signée Clément Termes qui ressuscite un cépage typique du vignoble de Gaillac que l’on crut longtemps disparu : le Prunelard.
La résurrection du Prunelard
Le Prunelard s’impose d’abord par l’histoire car il est probablement le plus ancien cépage du vignoble de Gaillac. Les archives du XVIe siècle témoignent déjà de sa présence sur le terroir. Elles le décrivent comme un cépage qualitatif qui occupait une place d’honneur dans les vins de la Renaissance. Malheureusement, la crise du phylloxera qui s’abat sur le Tarn en 1879 va l’éradiquer. On le considère dès lors perdu. Mais c’était sans compter sur la résistance de très vieilles vignes qui survécurent à la terrible épidémie. Il a fallu la perspicacité et l’attention de vignerons passionnés pour le ressusciter. Depuis, les surfaces de Prunelard croissent progressivement dans le vignoble de Gaillac où l’on met un point d’honneur à valoriser d’abord les cépages autochtones. À bon escient par ailleurs, car de ce raisin qui doit son nom à la cire qui recouvre ses baies à la manière d’une prune, on a tiré durant des siècles un très bon vin.
Le Prunelart de Clément Termes
Chez Clément Termes, le Prunelard se dote d’un t final pour devenir Prunelart. Ainsi, le d qui s’avançait avec rondeur se transforme-t-il en une finale qui est tout un art. Et c’est sûrement ce que l’on attend d’un vin issu d’un cépage historique du terroir : qu’il s’y exprime avec art. Ainsi, le Prunelart de Clément Termes se donne d’abord comme un flacon unique, une bouteille nommée « Paris » dont la silhouette intemporelle se place entre modernité et tradition. Puis il se dévoile en couleur, révélant dans le verre une robe en grenat et violine, d’une belle brillance et captant joliment les reflets. Au nez se rajoute aux bouquets typiques de fruits rouges, de prune et d’épices un contrepoint floral qui emprunte à la violette. En bouche s’ouvre une rondeur soyeuse, d’un équilibre plaisant titillé par de discrets tanins. Avec le Prunelart de Clément Termes, on voit poindre une expression parfaitement logique pour un domaine à la fois inscrit dans une tradition la plus authentique possible et qui s’applique à extraire de son vignoble les fruits d’un renouveau.